Issigeac garde un charme médiéval, certainement dû à ses ruelles longées de maisons à colombage mais aussi par sa disposition concentrique, une sorte de cerveau dont l’épicentre serait l’église.
Dotée de nombreux commerces tant au niveau alimentaire (boulangers, bouchers, petits supermarchés, épicerie bio…) que de services (coiffeurs, pharmacies, banque, agences immobilières, fleuriste,…), Issigeac, chef-lieu du Canton offre les prestations administratives (mairie, poste, gendarmerie) d’une petite ville qui en font une Ville-Village. Abritant aujourd’hui quelques 730 habitants, ce village connaît un regain d’activité dû à la volonté d’une municipalité dynamique et de nombreux bénévoles qui organisent de multiples festivités, toutes de qualité.
Issigeac, vit depuis bien longtemps…la preuve…
Le site fût occupé par les « Troglodytes » : des haches en silex ont été retrouvées.
Des menhirs, des monnaies à l’effigie d’empereur Gallien et Gordien témoignent également du passé.
Une voie romaine traversait Issigeac du Nord au Sud, joignant Périgueux à Agen.
Pourquoi ce nom…
Aucune certitude ne confirme le nom Issigeac.
Une première hypothèse évoque une origine romaine, où un certain sieur SEDIUS dont une ruelle d’Issigeac porte le nom qui complété du ‘ac’ de acum (notion de propriété) , donna ‘Sediacum’ (la “propriété” de Sedius) donc Sédiac, qui par déformations successives au cours des siècles est devenu Issigeac (Sijac en occitan, qui se prononce “Chiza”).
Une seconde hypothèse explicite qu’une évocation de la déesse Isis (déesse égyptienne fort honorée en Gaulle), associée au suffixe ‘ac’ signifierait ’la propriété de’, formerait ainsi le nom Isisac qui par déformation languistique aurait donné Issigeac.
Dès le 6 et 7ème siècles, la ville et la communauté d’Issigeac furent fondées. Un bourg médiéval s’organise autour d’un monastère bénédictin dédié à St Pierre.
La particularité de la géométrie de la ville daterait de cette époque. Peu de modifications ont été opérées sur cette organisation sans ordre apparent mais selon un plan circulaire.
Vers 1053, une bulle du pape Eugène III adressée à Raymond de Fénelon, abbé de Sarlat, mentionne la ville d’Issigeac. En 1351, le monastère est rattaché à l’abbaye de Sarlat : Issigeac devient la résidence d’été des évêques.
Au pays des bastides, Issigeac et sa spécificité…
En 1268, on sait qu’Issigeac avait une organisation municipale et que des murs d’enceinte (1,80m d’épaisseur) et des tours furent construits. Ainsi « Le Tour de Ville », actuel boulevard circulaire, était aux pieds extérieurs de ces remparts ; quelques vestiges ont traversé les âges et nous pouvons encore les observer aujourd’hui. A noter que la municipalité œuvre pour sauvegarder ce patrimoine, en instaurant une Zone d’Aménagement Différé -ZAD-sur un certain nombre de parcelles au niveau du Tour de Ville.
Le château d’Issigeac, bâtiment qui abrite de nos jours l’Office de tourisme, fût construit au Moyen Age et devint la résidence des évêques de Sarlat. Ils s’y réfugiaient en cas d’épidémie de peste ; sorte de résidence d’été de nos ecclésiastiques et de leur suite.
Puis les vicissitudes de l’histoire avec ses pillards en tous genres (nobles ou simples voyous) , la guerre de Cent Ans, les guerres de religion ont largement mis à mal la population et les bâtiments.
la fin du 15ème siècle, Armand de Gontaut-Biron, évêque de Sarlat et seigneur d’Issigeac, fit élever l’église actuelle sur l’emplacement du prieuré roman ainsi que le château, sous l’épiscopat de François II de Salignac de Lamothe-Fénelon.
La Réforme, vers1560, fût prêchée. Catholiques et protestants, en grand nombre, se côtoyaient non sans heurts. Issigeac était alors un centre calviniste. L’avènement de Henri IV mit fin à ces débordements, et les protestants eurent temple et cimetière pour célébrer leur messe et honorer leurs morts. A la révocation de l’Edit de Nantes tout fût détruit.
Reconstruit en 1668, le château des évêques est celui que nous connaissons aujourd’hui.
La population fortement éprouvée, vivant dans la misère, a dû sympathiser avec des croquants qui combattaient l’oppression des grands et du fisc… (pour souvenir l’histoire de Jacquou le Croquant ).
Puis la Révolution de 1789…
Les registres de l’époque nous laissent les traces de l’état d’esprit de l’époque (cahiers de doléances, plaintes, remontrances, actes des administrateurs de commune, conseils de la commune) expliquent comment ils réglaient les problèmes.
C’est vers le milieu du 19e siècle que les routes principales reliant les communes voisines sont véritablement tracées, utilisant les anciens chemins. Des maisons sont détruites pour élargir les rues et améliorer les conditions d’hygiène. La municipalité achète différents édifices, ainsi École, Gendarmerie, Poste s’installent.
Le cimetière entourant l’église est transformé en place publique, actuelle place des marronniers.
Entre 1884 et 1888, le chemin de fer dépose ses rails à proximité du centre pour relier les villes voisines (Eymet, Marmande, Bergerac..). Un trafic commercial facilite l’accroissement de la ville.